25 Février 2016
Au détour d’un chemin, il épilait la barbe d’un de ces amis à l’aide d’un fil noir.
Je suis Irakien. J’ai subi la guerre, les bombes, j’ai quitté mon pays.
J’ai risqué ma vie en traversant la mer à bord d’un bateau de fortune. J’ai marché sur des kilomètres, traversé des tas de pays et j’arrive sur Calais où l’on me traite de terroriste !
Si j’étais un terroriste, je serais à Paris, à Berlin, je ne sais pas où, mais pas ici !
Si j’étais un terroriste, je ne serais pas ici à attendre de passer en Angleterre !
Où sont les droits de l’Homme ?
Je suis un être humain, tu es un être humain !
Je sais que tu le sais parce que tu viens ici pour connaître ma vie, mais la police ? Les autres gens de Calais ?
Je ne suis pas un animal !!
La dernière fois en ville, les gens s’écartaient de moi en pinçant leur nez. Ils faisaient mine de dégoût à mon égard. Je sais que je ne semble pas très propre sur moi. J’ai les pieds dans la boue toute la journée, mais je ne suis pas un animal ! Ils traitent leur chien mieux que moi !
Où sont les droits de l’Homme ?
La police nous maltraite ! Ils nous frappent, nous gazent. Ils gazent des enfants, des petits gamins… Et les femmes enceintes ! La dernière fois là-bas, une femme enceinte… gazée !
Dans mon pays, j’étais professeur.