26 Mars 2016
On a tous besoin d’un petit îlot pour Être. On a tous besoin d’avoir une terre pour y vivre, pour y fonder une famille, pour se réaliser en tant qu’homme et en tant que femme. Une terre pour y être aimer et aimer y être aimé. Une terre pour y voir pousser tout ce qu’on y aura semé, pour voir tout ce qu’on y aura construit.
Témoignage d’un réfugié emprisonné au Royaume-Uni à cause de la réglementation de Dublin – 25 février 2016
« La Belgique a interrompu les accords de Schengen en contrôlant ses frontières par crainte de voir arriver des réfugiés.
La France envisage le démantèlement de la « Jungle » sans apporter de réelles solutions.
La Macédoine a fermé ses frontières en grande partie.
L’Autriche accepte 80 demandeurs d’asile par jours.
L’Allemagne est bondée.
La Pologne a annoncé qu’elle ne voulait pas de musulmans sur son territoire et nous ne sommes pas les bienvenus au Royaume-Unis…
Le mieux que l’Europe puisse faire à ce stade c’est tous de nous mettre à la mer !
Ce n’est pas « nous » qui avons décidé que l’Europe était la terre du respect des droits de l’Homme mais c’est bien l’Europe qui a communiqué dans ce sens pendant des années.
Notre plus grosse erreur a été de la croire ! »
Retour volontaire de Soudanais - 13 mars 2016
Dans la jungle de Calais, je rencontre un groupe d’exilés soudanais. Au bruit des démolisseurs, ils vidaient leurs abris et récupéraient tout ce qu’ils pouvaient pour migrer dans l’autre partie du camp, avant que les croques îlots n’arrivent.
Ils étaient équipés de binettes et ramassaient les déchets restés au sol car, m’expliquent-ils, au Soudan, on ne quitte pas une terre sans l’avoir nettoyée.
Et puis, ils m’offrent le thé. Ils me confient alors avoir décidé de demander un retour volontaire pour le Darfour.
Rencontre à Mytilène – 26 janvier 2016
Cette petite fille m’est apparue alors que la journée avait été dure et pénible pour beaucoup. Avec toutes ces couleurs et son petit doudou chien qu’elle serrait fort contre elle, elle a été pour moi, comme une bouffée de vie dans cet enfer qu’est le port de Mytilène.
A voir comme cela, qui pourrait croire que cette petite fée est une réfugiée elle aussi ?
Arrivée la nuit précédente par la mer dans de terribles conditions, elle a fui avec les siens son village en Irak où les forces de l’Etat islamique massacrent les chrétiens.
Son papa était exténué et s’est finalement effondré, plein de larmes, dans mes bras.
Je ne suis pas prête d’oublier ce moment.
Ma compagne de route, Nur Kas a réussi à redonner des ailes à cette petite fée. Elle a commencé à rire, à sauter, à jouer… Les sourires ont alors retrouvé leur place sur les visages de tous. La vie et l’espoir ont alors repris de dessus.